Chaque 23 avril, la Journée internationale du livre et du droit d’auteur nous invite à célébrer la richesse de la littérature mondiale, à promouvoir la lecture et à défendre les droits des auteurs et autrices. Instaurée par l’UNESCO en 1995, cette journée met à l’honneur le livre en tant qu’objet culturel, mais aussi toutes les personnes qui lui donnent vie : écrivains, éditrices et éditeurs, libraires, bibliothécaires… et bien sûr, nous, les lectrices et lecteurs.
Pour incarner cette célébration universelle, l’UNESCO désigne chaque année une Capitale mondiale du livre. En 2023, ce fut Accra, au Ghana ; en 2024, Strasbourg, en France ; et en 2025, c’est Rio de Janeiro, au Brésil, qui portera ce flambeau symbolique. Un passage de relais entre continents qui témoigne de l’universalité de la lecture.
Une pratique en recul, pourtant essentielle
En France, plus de 20 millions de personnes ont acheté au moins un livre neuf en 2024. Et pourtant, le nombre de lecteurs ne cesse de diminuer. D’après le baromètre Les Français et la lecture 2025 réalisé par Ipsos pour le Centre national du livre, presque toutes les tranches d’âge et catégories socioprofessionnelles sont concernées par ce recul.
Un constat alarmant, car la lecture est bien plus qu’un simple acte individuel : c’est un puissant vecteur de lien social et intergénérationnel. Partager un livre, c’est ouvrir une fenêtre sur d’autres mondes, échanger des émotions, des souvenirs, des idées.
Le livre devient alors un trait d’union.
Un lien entre les époques,
Un lien entre les idées,
Un lien entre les croyances,
Un lien entre les gens.
Lire, un geste qui rapproche
Dans les familles, l’histoire lue le soir à un enfant devient un rituel affectif fort, un moment de complicité et d’apprentissage. L’enfant y découvre le langage, les émotions, les valeurs et l’univers imaginaire de ses aînés. Les grands-parents qui racontent les contes de leur jeunesse offrent ainsi un véritable héritage culturel, nourrissant la mémoire familiale et faisant voyager l’imaginaire.
À l’école, malgré l’essor des technologies, le livre résiste. Pour beaucoup de millenials, le mot “Arc-en-ciel” évoque une couverture familière ; “The New Apple Pie”, un souvenir d’apprentissage. Romans, BD, cahiers… les livres ont marqué notre parcours scolaire. À la rentrée 2025, le Conseil supérieur des programmes propose d’approfondir encore cette culture littéraire dès le cycle 3. Les élèves devront lire au moins six œuvres complètes, dont trois du patrimoine, étudiées en classe, et trois autres en lecture cursive.
Dans l’espace public, les clubs de lecture se multiplient : intergénérationnels, thématiques, en ligne, dans les bibliothèques ou les maisons de retraite… Ces espaces favorisent l’échange, la découverte et l’ouverture à l’autre, en tissant un lien vivant entre les textes, les autrices et auteurs, et les lecteurs.
Face à l’individualisme, le livre rassemble
Dans un monde ultra-connecté mais souvent fragmenté, où l’individualisme progresse, la lecture partagée offre un contrepoids salutaire. Elle crée du lien, rassemble, et fait société. Lire, c’est ralentir, prendre le temps d’écouter, de comprendre. C’est aussi valoriser l’expérience de l’autre, qu’il soit lecteur ou personnage.
Les aventures de l’Aviateur, de Jean Valjean, d’Indiana, de Gregor Samsa ou de Millie, plus récemment, ont captivé des générations. Ces récits incarnent des luttes, des émotions, des humanités multiples.
Le livre n’est pas seulement un véhicule de savoirs ou de fictions. Il est aussi miroir du monde. À travers les siècles, les écrivains ont utilisé leur plume pour dénoncer les injustices, interroger les normes, et proposer de nouvelles visions. Le livre devient un acte de résistance, un outil d’émancipation, une mémoire vivante.
Célébrons la puissance des mots
La Journée internationale du livre est donc l’occasion de célébrer toutes celles et ceux qui, par leurs mots, enrichissent notre compréhension du monde. Lire, écrire, acheter, prêter, offrir ou discuter d’un livre… chacun de ces gestes est un acte citoyen, une contribution à une société plus ouverte, inclusive et éclairée.
Alors aujourd’hui, rendons hommage à la puissance des mots, à leur capacité à questionner, éclairer, transformer. Que ce soit à travers un récit de vie, un essai engagé ou une fiction poétique, la littérature demeure un outil essentiel pour comprendre notre monde et agir sur lui.
📚 Visitez votre librairie de quartier, poussez la porte d’une bibliothèque, participez à une lecture publique… Partagez un moment autour du livre.
C’est l’occasion idéale de découvrir de nouveaux horizons littéraires — et d’expérimenter, encore et toujours, La Puissance du Lien.
Réalisé par Germine Kapita