Si nous avions encore besoin de montrer que les inégalités au travail ne sont pas abolies, les travaux de Claudia Goldin le justifient. Les inégalités de genre dans le monde professionnel ne sont pas un mythe, il s’agit bien d’une réalité.
Les inégalités professionnelles pour les femmes ne sont pas un mythe, il s'agit bien d’une réalité. Cette réalité est mise en lumière par les travaux de la chercheuse américaine Claudia Goldin publiés notamment via son ouvrage "Career and family: women's century-long journey towards equity" publié en 2021. Elle obtient un prix Nobel d'Économie en 2023. Un prix qui récompense ses recherches qui nous permettent de mieux comprendre la situation des femmes sur le marché du travail. Il s’agit de la première femme qui obtient ce prix en solo.
Cet évènement est doublement positif, d’une part en ce qu’il consacre les travaux de recherche de la Claudia Goldin sur la place des femmes et des inégalités qu’elles subissent dans le monde du travail au cours des 200 dernières années, et d’autre part parce qu’il permet de mettre en lumière les origines de ces inégalités. L’identification de leur source permet de battre en brèche l’opinion selon laquelle les inégalités de genre ne seraient que des idées préconçues.
La reconnaissance des inégalités dont les femmes sont victimes dans le milieu professionnel permet, de fait, de faire avancer leur condition professionnelle.
Les principales origines des inégalités professionnelles touchant les femmes
Ainsi, en se penchant plus amplement sur les travaux de Claudia Goldin, nous en apprenons davantage sur les origines des inégalités. Parmi les causes des inégalités, nous retrouvons par exemple le phénomène de la prime à la disponibilité dans les entreprises. Cette rémunération favorise les individus qui travaillent un plus grand nombre d'heures et de manière flexible. Avec ce fonctionnement, un travailleur peut être appelé à travailler tard le soir. Il peut aussi renoncer à des congés pour un projet et sera davantage rémunéré pour cela. Or, ce phénomène est particulièrement néfaste pour la carrière et la rémunération des femmes. Les femmes sont, de fait, plus touchées par ce phénomène étant donné qu’elles sont encore les plus concernées par la charge de la vie de famille. Ainsi, la rémunération n’est pas jugée comme étant une raison suffisante pour les femmes quand elle l’est davantage pour les hommes.
Et tout cela revient donc à aborder en suivant le poids des modèles anciens féminins qui poursuit toujours les femmes. Car en effet, la chercheuse pointe du doigt le fait que, dans les années 1950, les femmes avaient pour exemple un schéma tout tracé. L’idéal féminin était la mère au foyer et à charge des enfants. Par ailleurs, rappelons que ce n’est qu’en juillet 1965qu’une loi sur les régimes matrimoniaux a permis davantage d’égalité au sein du couple. La femme mariée était dorénavant libre de travailler ou d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de son mari.
Aujourd’hui, avant les choix professionnels ou l'éducation, c'est la maternité qui explique les inégalités. En effet, Claudia Goldin met en avant le fait que les disparités entre les salaires des hommes et des femmes s’accroissent au moment de la naissance du premier enfant. Et que même après la naissance, au retour des congés, l’écart se maintient.
Les femmes sont indispensables à l’économie
La Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, offre une opportunité cruciale de faire le point sur les progrès réalisés en matière d'égalité économique. En 2022, le Fonds monétaire international (FMI) rappelait qu'une réduction des écarts de participation des femmes sur le marché du travail dans les pays où les inégalités de genre sont les plus marquées pourrait augmenter la production économique de 35%.
Comment expliquer cela ? D'une part, la diversité des points de vue et des approches est un facteur de croissance. D'autre part, une plus grande participation des femmes à l'économie alimente un cercle vertueux. En effet, cela permet d'augmenter le revenu des ménages. En augmentant ce revenu, cela favorise le développement du secteur tertiaire. Un secteur où la main-d’œuvre féminine est d’ailleurs traditionnellement importante.
Toutefois, malgré ces avantages évidents, de nombreux obstacles persistent. En 2022, le FMI met en avant une taxe sur la main-d’œuvre féminine allant de 4% en moyenne en Europe et en Asie centrale à plus de 50% au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Selon la Banque mondiale, seulement 12 pays, dont le Canada, garantissent les mêmes droits juridiques aux hommes et aux femmes en matière de participation à la vie économique.
Sources :
“Il y a 50 ans, les femmes pouvaient enfin travailler sansl’accord de leur mari”
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